Intermédiation
Transformations de l’intermédiation hiérarchique
LOUP WOLFF
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RAPPORT DE RECHERCHE
Transformations de l’intermédiation hiérarchique
LOUP WOLFF
Centre d’Etudes de l’Emploi Laboratoire de Sciences Sociales (ENS-EHESS)
Novembre 2005
N° 29
ISSN 1776-2979 ISBN 2-11-095784-0
Transformations de l’intermédiation hiérarchique
Loup Wolff
RESUMÉ
L’encadrement hiérarchique se dévalorise. Les salariés amenés à exercer des responsabilités hiérarchiques sont de moins en moins sélectionnés sur leur capital scolaire. Le niveau de leurs rémunérations, toutes choses égales par ailleurs, se rapproche de celui des autres salariés, et la position des encadrants dans l’entreprise se dégrade progressivement vers des statuts intermédiaires, souvent même au niveau des exécutants. Enfin, ces encadrants sont de plus en plus exposés aux mêmes types de contraintes que leurs subordonnés. Les salariés caractérisés par des propriétés traditionnellement favorables dans le champ des rapports de force investissent de moins en moins souvent les responsabilités hiérarchiques et les laissent aux autres. On peut faire l’hypothèse d’une division croissante du travail de domination. L’encadrement hiérarchique en tant que supervision du travail (lui-même se divisant et se spécialisant) reviendrait de plus en plus à des salariés occupant des positions intermédiaires, et même inférieures en entreprise. On assisterait ainsi au développement d’un encadrement de proximité, de chefs dénués de pouvoir de décision et simplement chargés de relayer les objectifs dictés d’en haut. Une telle division du travail d’encadrement du travail est en partie révélée par l’examen des réponses à l’enquête européenne sur