Intermédiation bancaire
Libéralisation financière : mythes et réalités
In: Tiers-Monde. 1994, tome 35 n°139. pp. 521-555.
Citer ce document / Cite this document : Akyüz Yilmaz. Libéralisation financière : mythes et réalités. In: Tiers-Monde. 1994, tome 35 n°139. pp. 521-555. doi : 10.3406/tiers.1994.4903 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1994_num_35_139_4903
LIBÉRALISATION FINANCIÈRE MYTHES ET RÉALITÉS1 par Yilmaz Akyûz Ces dernières années, les politiques financières ont fait une plus large place aux mécanismes du marché dans les pays industrialisés comme dans les pays en développement. La libéralisation répondait en partie à ce qui se passait sur les marchés financiers eux-mêmes : cédant devant l'imagination dont ceux-ci faisaient preuve pour contourner les restric tions qui leur étaient imposées, les gouvernements ont préféré jeter l'éponge. Mais, plus important encore, ils ont érigé la libéralisation en doctrine. Ce qui a le plus poussé les pays en développement à s'engager dans la libéralisation, c'est l'idée que les politiques financières intervention nistes l'une des principales causes de la crise des années 80, dont étaient on concluait que la libéralisation aiderait à renouer avec la croissance et la stabilité en élevant le niveau de l'épargne et en améliorant l'efficacité de l'économie dans son ensemble ; il fallait bien s'en remettre davantage à l'épargne intérieure puisque les apports financiers extérieurs se fa isaient de plus en plus rares. Mais les attentes ont été le plus souvent déçues. Dans beaucoup de pays en développement, la libéralisation financière, au lieu d'élever le niveau de l'épargne et de l'investissement intérieurs, a au contraire accru l'instabilité financière. L'activité finan cière s'est développée, mais cette expansion des circuits financiers, cette 1 . Je dois beaucoup aux observations et suggestions de diverses personnes, notamment les participants à un atelier sur la mondialisation financière