Internet, armes a double tranchant
Depuis le temps qu’on la côtoie, la Toile fait partie de nos vies. Ce qu’on a tendance à oublier, c’est que nos vies font partie de la sienne. On navigue, on blogue, on réseaute, on s’écrit et on se montre. Ça crée des liens et ça laisse des traces. De quoi vous faire une «Net réputation»… pas toujours nette.
Personne n’oserait se mettre à poil dans la rue Saint-Denis ou sur la Grande Allée aux heures de grande affluence, hormis les nuvites, dont c’est la spécialité. Pourtant, tous les jours, c’est ce que font inconsciemment un grand nombre d’internautes en surfant d’un blogue à une communauté virtuelle, en passant par les forums de discussion, les clavardages, les sites de rencontres, les pétitions en ligne, en «googlant» tout et n’importe quoi, même à propos de leurs passions les plus intimes…
Or, réfugiés dans notre antre personnel, on oublie trop souvent qu’Internet est l’autoroute la plus achalandée du monde. «Internet, c’est de l’instantané, rappelle André Caron, directeur du Centre de recherche interdisciplinaire sur les technologies émergentes (CITÉ) de l’Université de Montréal. Le problème, c’est qu’on met des choses dans le Net pour que nos chums trouvent ça drôle, mais on oublie que c’est public.» Et cela, au risque de perdre notre emploi et de compromettre notre carrière.
Un sondage réalisé à l’automne 2006 par le site Careerbuilder.com auprès de 1 500 employeurs américains indique que 26 % des compagnies utilisent les moteurs de recherche, dont Google, pour obtenir des renseignements sur les candidats. «C’est une tendance qui prend de l’ampleur, observe Jennifer Sullivan, porte-parole du site de Chicago. Nous allons donc voir de plus en plus de compagnies admettre l’utilisation de cette ressource. »
Car tendance il y a. Un autre sondage, mené au printemps 2007 au Royaume-Uni pour le compte du réseau de rencontres professionnelles en ligne Viadeo, évalue que 20 % des employeurs consultés auraient eu