Intertextualite
Colloque de poésie
L'état des choses est très défavorable au genre poétique au XXème siècle. On constate un déclin de la lecture poétique. Ce genre serait-il mort? Comment parler aujourd'hui de la poésie? La poésie est d'abord un terrain d'affrontement à propos du langage et de ses enjeux. Elle travaille à se redéfinir, il faut donc dégager la poésie de l'extérieur et la conduire vers elle-même, elle se fait spéculative. Que dire de la poésie? Comment en parler?
La poésie ne se laisse pas définir, elle est constamment en mutation à travers l'histoire. Bien qu'elle donne lieu aux coupes de langues: les poèmes, elle semble toujours inhabile à se fixer. Son discours est-il trop technique ou trop subjectif? Les définitions étouffent sa vraie nature, ils négligent sa singularité. Elle se voit donc dissoute dans les généralités. On ne prend pas en charge le sens. La poésie est l'orpheline de la critique, elle suscite autant de discours que de parties pris tranchants. Il s'agit d'un art dont l'histoire est jalonnée de ruptures, de manifestes, elle doit toujours s'auto justifier. Prenons l'exemple des fulminations de Baudelaire contre Rimbaud qui deviennent un terrain d'affrontement à propos du langage et de ses enjeux. La raison d'être même est en cause parce qu'il noue dans la langue le subjectif et l'objectif. Une fois ces enjeux reconnus, il est évident que la poésie se dérobe à une définition. Elle travaille sans cesse à se redéfinir.
C'est l'un des traits de la modernité d'avoir dégagé la poésie de ce qui est extérieur, on l'a sortit d'elle-même, dénudé, simplifié, aplati à l'extrême, elle est plus problématique que jamais, et remet en question ses attributs: l'image, le sentiment… C'est un travail de mis à nu de la parole. En retournant la poésie contre elle-même, on en éprouve la résistance, la pression croissante du questionnement philosophique dans la poésie. Le fait qu’elle réfléchisse à haute voix ne signifie pas qu’elle est devenue