Interviews sur l'homéopathie compte-rendu
Afin de percevoir plus concrètement les pratiques et attitudes des gens par rapport à l’homéopathie, j’ai effectué six interviews exploratoires auprès de médecins et de pharmaciens de pratiques différentes : une pharmacienne "traditionnelle", un professeur de chimie pharmaceutique, une professeure d’homéopathie, un pharmacien fabriquant de produits homéopathiques, un médecin allopathe ("traditionnel"), et enfin un médecin homéopathe.
L’objectif était ici de les interroger non seulement sur leurs propres pratiques et attitudes vis-à-vis de l’homéopathie, mais aussi sur celles de leurs clients ou patients. Ainsi, les principaux thèmes abordés dans ces entretiens concernent l’offre et la demande de traitements homéopathiques (ainsi que les raisons de leur éventuelle évolution durant ces 20-30 dernières années), le type de maladies que l’homéopathie permet de soigner et comment cela fonctionne, les rapports entre allopathie – médecine classique – et homéopathie (ainsi que les avantages et inconvénients qu’ils leur attribuent respectivement), leur propre intérêt et connaissance de l’homéopathie, leur opinion par rapport à la controverse scientifique autour de l’homéopathie (mémoire de l’eau, effet placebo, procédures de test, …), et enfin les conditions et critères de reconnaissance d’un statut légitime pour les homéopathes.
➢ L’offre et la demande de traitements homéopathiques :
Après avoir connu une période faste fin XIXe-début XXe siècles, l’homéopathie a subi un déclin d’intérêt important à l’entre-deux-guerres en raison des progrès réalisés par l’allopathie à cette époque. Pourtant, au tournant des années 70-80, la demande en homéopathie semble s’être fortement accrue (d’après les témoignages recueillis)[1]. Ce nouveau succès auprès de la population contraste avec les doutes, voire les craintes, exprimés par une grande majorité de médecins et de pharmaciens envers l’homéopathie et ses