Intro philo
Cependant, à y réfléchir de plus près, on peut faire apparaître un jugement tout à fait inverse. On peut également observer en effet que la soumission à la volonté étrangère peut ou bien volontaire ou bien forcée. Si elle est volontaire, elle est donc acceptée, et, dans ce cas, il n’y a pas renonciation à la liberté, puisque l’obéissance provient d’un choix qui a été fait à partir d’une libre décision du sujet. Et, si elle est au contraire forcée, il n’y a pas plus renonciation à la liberté, celle-ci ne pouvant plus simplement s’exercer. Ou bien j’accepte volontairement d’obéir et je renonce nullement à ma liberté ou bien on me force par la contrainte d’obéir et je ne peux l’exercer ce qui ne veut pas dire que j’y ai renoncé.
Mais n’est-il pas un type d’obéissance remettant en cause la liberté ? Puis-je décider à mon gré d’obéir ou de ne pas obéir aux lois du déterminisme naturel ? Les lois de la nature ne me laissent pas le choix. Et les lois politiques et juridiques ainsi que les lois morales ne me mettent-elles pas, de la même manière, dans l’obligation de m’y soumettre ? Y a-t-il contradiction entre être libre et être soumis aux lois ? En d’autres termes, obéir, est-ce renoncer à sa liberté