Introduction dissertation philosophique
La difficulté concerne chaque homme, autrement dit l’individu ordinaire, tel qu’il agit et pense dans la vie quotidienne. Il s’agit de savoir à quelles condition chaque homme, désigné de façon générale par le pronom personnel indéfini « on » (du latin homo, qui signifie « homme ») – peut être heureux, c'est-à-dire posséder le bonheur. Certes, la nature du bonheur paraît claire : il s’agit du Souverain Bien, c'est-à-dire du bien suprême de l’homme, qui réside dans la satisfaction pleine et entière de toutes ses inclinations, ou des plus importantes d’entre elles. Or le désir de compagnie fait partie de ces inclinations : l’homme est en effet un animal social, c'est-à-dire qu’il éprouve le désir de partager un certain nombre de paramètres communs avec ses semblables, à commencer par des sentiments et des valeurs, sans quoi il ne se sent pas pleinement épanoui. De ce point de vue, le bonheur paraît supposer la compagnie d’autrui, que ce soit dans le cadre de l’amitié, de l’amour ou dans les relations d’échange de biens et de services. Le malheur, quant à lui, semble résider au contraire dans la solitude, c'est-à-dire dans l’état de celui qui est seul, sans relation avec les autres hommes, que ce soit d’un point de vue géographique, lorsque des distances spatiales isolent le corps d’un individu des autres corps ; ou d’un