Introduction historique au droit
Texte : La conception chrétienne du pouvoir royal
Introduction : « Le trône royal n'est pas le trône d'un homme, mais le trône de Dieu même » Bossuet est comme un homme du Moyen Âge planté au cœur d'un siècle de crises qui s'ouvre, dès 1598, avec le traité de Vervins et la mort de Philippe II, et s'achève, en 1715, avec la mort de Louis XIV. Son intelligence exceptionnelle et sa foi inébranlable sont tout au service de l'ordre établi, de la tradition religieuse, de la plus rigoureuse orthodoxie. Le moindre paradoxe n'est pas qu'il se soit laissé lui aussi entraîner à des extrémités dans son souci de défendre efficacement les intérêts de l'Église de Dieu. Cette œuvre marquée dans un cadre de monarchie de droit divin représentée par la personne de Louis XIV, apologie du pouvoir absolu, se situe aussi dans la période de guerre de succession d’Espagne, aux frontières du royaume, qui oppose l’Angleterre et sa « Grande Alliance » à la France, ceux-ci craignant une alliance entre le trône d’Espagne et de France. Aux Etats généraux de 1614, la tradition du roi en tant que race protégée et bénie de Dieu, que son pouvoir lui vient directement de Dieu, reparaît et se renforce. Les Etats généraux proclament le principe du pouvoir de droit divin en tant que loi fondamentale du royaume. Dans l’extrait de « Politiques » de Bossuet, sont mis en avant les principes de l’absolutisme. Cette doctrine tient en deux propositions. D’abord le roi s’identifie à l’Etat, ensuite logiquement, la puissance du monarque n’est limitée par aucune autre. Il est important de noter que chronologiquement, l’affirmation de cette doctrine intervient à une époque de guerres civiles, les guerres de religion. Ses racines théoriques tiennent, d’une part à une réflexion de nature juridique et laïque sur la notion de souveraineté et, d’autre part, à celle de droit divin ; celui rappelle l’origine divine du pouvoir dans la tradition de saint Paul et