Introduction à la philosophie tle es
L’entrée en classe de Terminale est marquée par la découverte d’une discipline nouvelle, jusque là jamais étudiée : la philosophie. Certes, en français, les idées de Montaigne, de Pascal et des « philosophes de Lumières » ont pu être évoquées et abordées ; mais cette évocation est généralement détachée de la réflexion philosophique proprement dite et relève davantage de l’histoire des idées. Cette discipline nouvelle est-elle une discipline comme les autres, qui vient s’ajouter aux disciplines déjà enseignées ? Est-elle seulement ce qu’on peut appeler une discipline ? Ces deux questions engagent le statut et la spécificité de la philosophie. Parler de la philosophie comme d’une discipline comparable aux mathématiques, à la physique, à l’histoire et à la géographie, c’est supposer une double idée : d’une part que la philosophie est constituée en un savoir défini, contenant des connaissances précises, déterminées, qui lui servent de base ; d’autre part, qu’à ce titre, elle peut faire l’objet d’un apprentissage, de sorte que celui qui s’initie à la philosophie est en mesure de s’instruire. Or, si ce statut ne semble faire aucun doute en mathématiques comme en histoire, où les théorèmes dans un cas et les faits et leur succession dans l’autre cas sont des éléments indiscutables de connaissance, est-ce la même chose en philosophie ? Y a t-il, par exemple, un concept déterminé et établi de la liberté qui permettrait d’affirmer sans contestation qu’elle existe et qu’elle appartient à l’être humain ? En réalité, la notion de liberté n’a pas de contenu fixe sur lequel tous les esprits s’accorderaient : elle est plutôt un problème, l’objet d’une question et d’une discussion, et non pas la matière d’une définition. Et ce qui est vrai de la liberté, l’est aussi de la justice, de la vérité, du bonheur, etc. . . Ainsi, s’initier à la philosophie, ce n’est pas s’initier à un savoir déjà établi, mais s’exercer à un art du questionnement grâce auquel il