Intégration économique et la croissance
Introduction
Les raisons qui ont motivé les débuts de la construction européenne, au lendemain de la seconde guerre mondiale, étaient plus politiques qu’économiques : il s’agissait de favoriser la paix entre les pays européens en les rendant mutuellement dépendants les uns des autres. Encore récemment, l’élargissement de l’Union européenne entré en vigueur en mai 2004, avec 10 nouveaux pays issus de l’ancien bloc communiste, a principalement des motivations politiques et diplomatiques. Pourtant la création du marché unique le 1er janvier 1993, ou celle de l’Euro le 1er janvier 1999, avaient été présentées à l’époque comme des mesures utiles pour lutter contre le chômage, grâce à leurs conséquences positives sur la croissance économique, c’est-à-dire sur le rythme d’augmentation de la production. Ces décisions ont en effet approfondi le degré d’intégration économique européenne, ce qui signifie qu’elles ont renforcé l’importance des liens économiques réciproques entre les Etats membres.
Bela Balassa distingue cinq niveaux progressifs d'intégration régionale: la zone de libre-échange, l'union douanière, le marché commun, l'union économique et enfin l'union économique et monétaire. Les traités successifs ont organisé une intégration progressive des économies des pays membres, qui connaissent un double processus de convergence. Convergence réelle tout d'abord, en matière de production, de productivité et de niveaux de vie ; convergence nominale ensuite, concernant les phénomènes monétaires et financiers, taux d'inflation, taux d'intérêt, déficits et endettement public notamment. L'intégration économique puis monétaire des pays membres a-t-elle, á travers cette double convergence, favorisé leur croissance ?
I. – L’intégration européenne est d’autant plus favorable à la croissance que son ambition dépasse celle d’une simple zone de libre-échange
A) Les pays