Invention boule de suif
Ce n’est qu’une fois à l’intérieur, à la lumière, que je le vis avec précision. Le comte était quelqu’un de très imposant, et si on y ajoutait son haut-de-forme, ce mot devenait bien faible. Il semblait regarder toutes les personnes présentes de haut, avec un petit air de supériorité. C’était un homme réputé en Normandie, mais pas forcement de réputation positive. Il est vrai que beaucoup de rumeurs circulaient sur son mariage avec la fille d’un petit armateur. Bien que ses réceptions soit des plus appréciées et que la noblesse lui allait fort bien, cela en intriguait beaucoup.
Le comte soignait beaucoup son allure, faisant ressortir le plus possible cette ressemblance avec le roy Henri IV, dont il était très fier. Son front était marqué de profondes rides, traces de précédentes colères, joies ou inquiétudes, témoins à jamais des émotions de cet homme s‘il put en avoir d’autre que l’arrogance. Ses yeux étaient petits, d’un vert intense et au regard perçant. L’un d’eux était surmonté du monocle au cadre en argent massif aperçu plus tôt. D’une brillance éclatante et perpétuelle, il était surement traité avec plus d’amour et de respect par son propriétaire qu’il n’en serait fait avec aucun autre être humains. Le regard du comte exprimait de lui-même tout l’orgueil, le mépris et la sournoiserie de sa personnalité. Il était dur de le fixer de face et de ne pas baisser les yeux avant lui. Il possédait également une épaisse