Invention : critique littéraire Marivaux Irina Brook
Marivaux par Irina Brook : une représentation originale et réinventée !
Au XVIII siècle, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux écrivit trois grandes comédies sociales à savoir L'Ile aux esclaves, La Colonie et L'Ile de la raison. Irina Brook met ici en scène la première pièce au Théâtre de l'Atelier à Paris en 2005 avec un jeu scénique tonitruant et bondissant. Marivaux écrivit cette pièce pour non seulement divertir mais également critiquer sa société contemporaine. En suivant les principes de son mouvement des Lumières, il fait une satire des conditions sociales et remet en question l'esclavagisme. Ainsi, le valet Arlequin et son maître Iphicrate, tout comme Cléanthis et
Euphrosine, devront interchanger leurs rôles, noms et vêtements. Cette pièce en prose est constituée de onze scènes (mais un seul acte), est une comédie sociale mais n'oublie pas le marivaudage habituel lors de la tentative à former des couples. Ici est dressé le portrait d'Euphrosine par sa servante Cléanthis sous l'observation de Trivelin. La scène 3 de cette pièce est une parfaite représentation de la critique de la société exagérée par la mise en scène éclatante d'Irina Brook. Celle-ci est la fille du grand metteur en scène anglais Peter Brook. De plus, elle est connue pour sa mise en scène de Une Bête sur la lune de
Richard Kalinoski en 2001. C'est pourquoi, elle reçut dans la même année cinq trophées à la “Nuit des
Molières” dont celui de la meilleure mise en scène. Brook excelle la plupart du temps dans des oeuvres de Shakespeare, Bertold Brecht ou Tennessee Williams. Elle travaille également à la mise en scène d'opéras, de Mozart et Verdi notamment, à Aix-en-Provence et à Nice.
La scène 3 de l'Ile aux esclaves est ici une véritable invention scénique. En effet, le jeu des acteurs est époustouflant d'exagérations et de sursauts. Le personnage de Cléanthis — la servante d'Euphrosine
— a un jeu excessif et explosif qui pousse son personnage à