« M'daaaaaaaaaaaaaaaaaame!! » criait-il haletant dans les couloirs qu'il parcourait au pas de course depuis maintenant 30 bonnes minutes. Il avait le teint pale et le regard livide, les yeux d'une noirceur que même l'ébène n'aurait su égaler. Courir n'avait jamais été bon pour son cœur fragile, mais il avait appris à l'oublier. Qu'est-ce que la douleur finalement, si on ne la ressent pas? Tellement essoufflé, on aurait presque pu en entendre les battements désormais désordonnés dans ce corps un peu trop grand pour lui.
Les mains moites, tel une bourrasque il enfonça la porte de la salle de classe. La peur et l'effarement laissèrent place au soulagement et l'excitation: elle était là. Moins rayonnante qu'au premier jour certes, mais toutes leurs fleurs finissent par se ternir il le savait. Mais c'était sans doute aussi un peu dû à la pénombre qui s'était installée dans la pièce. Qu'importe. Assise à son bureau, d'un sérieux à couper le souffle, penchée sur ses papiers à remplir, il réussi tout de même à lui arracher un léger sourire en entrant.
« On vous cherche depuis des heures m'dame!! On vous trouvait plus on s'inquiétait et puis... » Elle s'était approchée de lui pour le rassurer, lui caresser l'épaule comme elle avait l'habitude de faire, seulement ça était à même de le calmer lorsqu'il était dans cet état là. Et seulement elle, savait s'y prendre.
Jamais le temps de finir ses phrases, une douleur aigüe dans le bas, puis l'épaule, puis le dos, puis il avait oublié. Le son presque divin de la voix de la jeune femme avait comme aspiré la totalité de son attention. « C'est rien David, je suis là maintenant. On va retourner jouer, tu es d'accord? »
Le regard bienveillant, elle le pris par la main et l'accompagna à l'extérieur de la classe.
Le regard blanc et vide d'inquiétude, il serra la sienne et la suivi comme il avait tellement de plaisir à le faire chaque jour. Quoique cette fois il se retourna. On était le 5 novembre mais c'était toujours là: on