Investissement direct étranger
Accepter que l’hypothèse de l’efficience des marchés ne soit plus vérifiée revient à accepter l’existence des écarts de valorisation des actifs par rapport à leur valeur intrinsèque2. Dans ce processus de déconnexion des prix des actifs de leurs valeurs fondamentales, les actifs peuvent se retrouver sous ou surévalués. En même temps, les uns par rapport aux autres, les actifs peuvent être relativement plus ou moins sous/surévalués.
Peuvent ces écarts de valorisation expliquer les mouvements d’IDE ? Les études ayant mobilisé une approche de finance comportementale fournissent une réponse positive à cette interrogation. La plupart de ces études sont appliquées surtout aux opérations de fusions et acquisitions (F&A) internationales qui ont définit les flux d’IDE les vingt dernières années.
Dans ces études, aux investisseurs irrationnels s’opposent les managers rationnels. Ces derniers peuvent donc mesurer l’ampleur des écarts de valorisation des actifs et agir conformément à leurs intérêts.
Deux approches peuvent ainsi être distinguées dans la littérature [Baker & alii (b),
2004] : celle des actifs bon marché (cheap assets) [Aguiar & Gobinath, 2004] et celle du capital bon marché (cheap financial capital) [Shleifer & Vishny, 2003].
Conformément à la première approche, les IDE seraient la résultante de l’acquisition des actifs sous-évalués des entreprises situées à l’étranger. Les écarts négatifs entre les valorisations du marché et les valeurs fondamentales peuvent être dus à un crash du marché
(comme c’est le cas dans les pays asiatiques à la fin des années 1990) ou bien traduire une crise de liquidité que traversent certaines firmes ne disposant pas de projets d’investissement
[Baker & alii, 2005]. Tel est le cas des entreprises situées généralement dans les pays émergents. Des études effectuées sur des entreprises asiatiques attestent que les contraintes de liquidités se trouvent à