Inégalité economique
La construction, grâce à une analyse multidimentionnelle, d’un espace des «situations inégalitaires» a permis de sélectionner dix-sept variables -de situations comme d’opinions- entrant dans la construction d’un «indicateur global d’inégalités» (méthode de scoring) : le suivi sur 20 ans de cet indicateur multicritère conduit à classer les ménages français, année après année, des moins «avantagés» aux plus «favorisés».
Le travail montre notamment que la période 1980-1999 s’est caractérisée par une amélioration sensible des conditions de vie de l’ensemble de la population, mais aussi par un accroissement des inégalités entre catégories extrêmes (déciles du haut et du bas de l’échelle), sauf si l’on tient compte de l’amélioration significative de la situation des 5 % de ménages les plus démunis.
L’accroissement des inégalités résulte d’effets croisés : l’accession des groupes défavorisés à un meilleur confort de base de leur logement a contribué à réduire les écarts, mais les ménages favorisés ont conforté leur avantage de «possédants» sur trois points : leurs placements financiers, leur capital culturel, leur accession à certains biens