Inégalités hommes femmes pour la rétraites
C'est l'un des nombreux arguments de ses détracteurs : le projet de réforme des retraites du gouvernement laisse de côté le sort des femmes. Au point que deux associations de gauche, Attac et la Fondation Copernic, ont saisi mardi 7 septembre la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) sur ce point.
Leur argumentaire s'appuie sur un fait majeur : les femmes sont, en moyenne, plus représentées parmi les précaires, et ont plus souvent des carrières discontinues. "La situation des femmes dans l'emploi est déjà défavorable : leurs salaires sont 20 % inférieurs en moyenne, elles ont un parcours professionnel plus haché, elles sont nettement plus nombreuses en temps partiel que les hommes, explique au Monde.fr Jean-Marie Harribey, coprésident d'Attac. Or la réforme recule l'âge de départ sans décote, ce qui rend leur situation encore plus défavorable."
"AUCUN DISPOSITIF PRÉVU"
Les chiffres sont éloquents : en 2007, le montant des retraites des femmes représentait 56 % de celles des hommes. Un quart de leurs pensions provenaient en outre de droits dérivés (pension de reversion). Quatre femmes retraitées sur dix touchaient moins de 600 euros par mois (contre un homme retraité sur dix). D'autres effets structurels désavantagent les femmes : elles occupent ainsi 82 % des temps partiels, par exemple, et ne sont que 44 % à effectuer une carrière complète.
Les Français ne s'y trompent pas : selon un sondage réalisé sur Internet par le Laboratoire de l'égalité cet été, 91 % d'entre eux estiment que "le projet ne prend pas en compte les femmes", 83 % qu'il est "plus favorable aux hommes qu'aux femmes". Pourtant, cette préoccupation n'a pas touché le gouvernement.
Le projet de réforme ne prévoit que peu d'améliorations pour elles : il envisage uniquement d'assimiler à des salaires les indemnités journalières de maternité, et promet "des mesures destinées à garantir que les entreprises s’investissent dans la