À travers son œuvre, Prévert se démarque par un anticléricalisme puissant, voir violent. Venant d’une famille bourgeoise mais ruinée, dont le grand-père était un catholique très rigide, il a été confronté dès son enfance à un éducation très chrétienne. Il ne connaîtra que le pire côté de la religion , son père étant allé au petit séminaire d’Ancenis, il en gardera des cauchemars horrible toute sa vie, traumatisant le jeune Prévert. Dans ses poèmes, il prendra donc le contre-pied de ce que ces grands parents paternels pouvaient penser. Dans La brouette, ou les grandes inventions, on voit que dès que l’homme invente quelque chose ou qu’il se produit un événement, il est aussitôt rattaché à l’action de Dieu. De plus, Prévert sous-entend que c’est l’homme qui a créé Dieu : « Dieu s’assoit et l’homme le pousse ». On sent que sans l’homme, Dieu ne serait pas à la place où il est aujourd’hui. Prévert nous montre que la vie sur terre est largement préférable à la doctrine catholique : dans Pater Noster, Dieu est invité à rester loin et à nous laisser seul avec les merveilles de ce monde dès les premiers vers. Puis dans Vous allez voir ce que vous allez voir, Moïse est comparé à une jeune fille nue. Sauf que lui n’est pas une chose concrète : « il marche sur l’eau » tandis que « la jeune fille nue nage dans la mer ». Elle est présente et bien réelle. Dans Écritures saintes, il place Dieu et le Diable sur un pied d’égalité : « Le Diable regarde Dieu bien en face ». Pour finir dans la crosse en l’air, il dénonce les travers de l’Église en faisant rimer « seigneur » avec « mitrailleur » et « Jésus Christ » avec « Mussolini ».

0Pour vous présenter cette anthologie, nous avons réalisé un travail de recherche puis d’analyse et de copie. Ce travail est semblable à celui réalisé par des lycéens de Reims en 1945, qui ont publié clandestinement un recueil de poèmes dont La crosse en l’air, Cet amour, ou Tentative de description d’un dîner de tête à Paris, France.