Ironie de dom juan
Séquence 3 : Théâtre ; texte et représentation
Premières
Dom Juan ou le Festin de pierre de Molière
Acte V, scène 5 et 6 : dénouement.
A la fin de l’acte IV, Dom Juan a lancé un dernier défi à la statue du Commandeur en acceptant d’aller souper avec elle. Il fait en fait figure de condamné en sursis depuis l’acte III. Ce dénouement se fait attendre grâce aux multiples fuites de Dom Juan, dont l’habile conversion (Acte V, Scène 2) n’est en fait qu’hypocrisie qui précipite sa chute [souvenez-vous que c’est cette figure de l’hypocrite qui est centrale chez Molière, qui poursuit ainsi, de manière masquée, sa critique des faux dévots, après Tartuffe] : deux courtes scènes, qui ne respectent pas les règles du dénouement classique [= tous les personnages se retrouvent en scène, le sort de chacun est fixé]. Dom Juan livre ici son dernier combat contre Dieu en défiant la Statue : intervention du merveilleux qui donne un caractère spectaculaire à ce châtiment. Dans quelle mesure ce dénouement est-il spectaculaire et symbolique ? = Un dénouement spectaculaire, rapide et ambigu.
I)
Un dénouement rapide et spectaculaire
1) intensité dramatique
Dénouement attendu avec effets d’annonce qui rythment la pièce dés le début si l’on pense à l’ironie tragique des propos de Sganarelle : « suffit qu’il faut que le courroux du Ciel l’accable quelque jour » ou de Done Elvire. Rapidité : en trois mouvements, avec affrontement de Dom Juan et du Spectre qui devient une représentation du Temps, puis l’arrivée de la Statue du Commandeur qui châtie le libertin et un épilogue de Sganarelle qui pleure la perte… de son argent ! Effet de crescendo jusqu’à l’engloutissement de Dom Juan. Effet d’urgence également avec la dernière mise en demeure du spectre : « Dom Juan n’a plus qu’un moment » ; le « ici » a valeur de « maintenant, tout de suite ». Multiplication des coups de théâtre avec l’apparition du spectre et de la statue. souvenez-vous des différentes mises 2)