izane
Le thème de la dualité est très présent dans le récit. Le titre du livre qui propose deux significations, vietnamienne et française est témoin de ces deux facettes de la vie de l’auteur. En effet, en vietnamien -sa langue maternelle- qui évoque ses souvenirs les plus enfouis, ses craintes et ses joies d’enfant, ce mot signifie berceau. Le vietnamien est la langue qui l’a bercée tout au long de son enfance, l’une des deux facettes de sa personnalité, son identité et l’essence de son existence. Cette appartenance est en dualité avec l’autre facette de sa personnalité et de son histoire qu’est le Canada. Ce pays d’accueil qui l’a accueillie elle et ses parents sans se soucier de son origine et de sa vie antérieure comme l’a fait Johanne même si elle « (…) portait une tuque au logo de McDonald’s, (…) voyageait dans un camion- cube avec cinquante autres Vietnamiens pour travailler dans les champs des Cantons-de-l’Est après l’école. » (p.32), est le « ruisseau » paisible dans lequel s’écoule désormais sa vie de femme accomplie forgée dans les ruines de sa vie passée. L’image du ruisseau évoque aussi la quête d’identité que cette dualité engendre inévitablement. Elle se sent tiraillée entre ces deux pays, ces deux caractères de sa vie complètement opposés.
2- Comment l’expérience d’immigration est-elle vécue par la narratrice ? Et par les autres personnages ?
L’immigration est vécue par la narratrice comme une bénédiction. Malgré les beaux souvenirs qu’elle entretenait avec son pays natal, le Canada fût comme une seconde naissance. En effet elle déclare que dans les premiers temps de son arrivée « (…) Granby a représenté le paradis terrestre. » (p.35). C’est dire le soulagement ressenti de se retrouver en cette terre des Amériques après tout ce qu’elle a vécu. Les souvenirs de misère sont atténués par ceux de bonheurs vécus d’un coté et de l’autre de l’Océan. Cette expérience a toujours été