Jacques prevert
Doctorand Georgiana BURBEA Université de Picardie « Jules Verne », Amiens, France
Résumé
En mettant en scène des sujets en rapport de transaction économique, la publicité dresse une situation de communication-interaction très particulière. Il s’agit non seulement d’une communication différée dans l’espace et le temps, médiatisée et distancée par ses rapports, mais aussi d’une communication sollicitative et aléatoire. La question qui s’impose alors serait : comment le discours publicitaire arrive-t-il à convaincre un destinataire à lire instantanément un message qu’on lui propose, un destinataire qui n’attend pas ce message ou encore plus un destinataire qui n’est pas disposé à le recevoir ? Pour répondre à cette question, on se penchera sur le schéma que P. Charaudeau propose (1983), celle qui met en discussion des interlocuteurs présents ou absents dans la cadre de l’énonciation, mais qui sont présent dans l’énoncé. Cette présence on peut la saisir par des paradigmes sémiotiques que la stylistique actuelle met à notre disposition.
E. Benveniste définissait déjà l’énonciation comme la « mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation » (1966 : 12). Elle suppose, comme le dit Kerbrat-Orecchioni, la description des relations qui se tissent entre l’énoncé et les différents éléments constitutifs du cadre énonciatif, parmi lesquels les protagonistes du discours (émetteur et destinataire). Ceux-ci s’inscrivent dans le texte, à travers les « faits énonciatifs » qui sont « les unités linguistiques quels que soient leur nature, leur rang, leur dimension, qui fonctionnent comme indices de l’inscription au sein de l’énoncé de l’un et/ou l’autre des paramètres » (1980 : 31). Dans le discours publicitaire, « les interlocuteurs n’interviennent qu’à travers des mots et des relations entre les mots. Ils appartiennent comme tels au système général de la langue [...], le