Janseniste et jesuitets
Le jansénisme et les jésuites
La Compagnie de Jésus, fondée en 1540 par Ignace de Loyola, fut le principal artisan de la Contre-Réforme. En Europe, les jésuites, dans leurs collèges, jouèrent essentiellement un rôle dans la modification de l'enseignement. Ils furent aussi les artisans, avec les capucins, du renouveau missionnaire dans le monde, à la suite des grandes découvertes géographiques du XVIème siècle. Les jésuites, qui juraient fidélité au pape en entrant dans la Compagnie, furent considérés comme agents de l'étranger, et expulsés une première fois du royaume de France à la fin du XVIème siècle, en partie sur l'insistance des parlementaires gallicans. Henri IV souhaita leur retour.
-Le jansénisme devient parlementaire
Jansenius, en 1640, avait développé des thèses mettant en valeur la grâce divine, seule à pousser l'homme au Bien ; il exigeait une foi à toute épreuve, un rigorisme moral et la contrition parfaite des pénitents. Le parti janséniste avait son centre à l'abbaye de Port-Royal.
Dès 1661, Louis XIV avait condamné les " cinq propositions de Jansénius ". La question janséniste reprend à la fin du XVIIème siècle, le pape condamnant définitivement le jansénisme par la bulle Unigenitus, en 1713. Les parlements frondèrent à nouveau en s'opposant à la bulle.
Beaucoup de parlementaires étaient tentés par le jansénisme, dont l'austérité convenait à l'image qu'ils voulaient se donner mais permettait aussi de faire opposition au roi.
Le Parlement de Paris essaya d'obtenir l'abrogation de la bulle.
Diverses affaires envenimèrent les choses : les convulsionnaires de Saint-Médard, l'affaire des billets de confession de Saint-Étienne-du-Mont à Paris. En face, le parti dévôt de la reine Marie Leszczynska soutenait les jésuites. En 1753, le roi échappait à l'attentat de Damiens, qui avait servi des familles parlementaires proches du jansénisme. Une campagne de libelles et pamphlets fut lancée