Je ne sais pas
L'ignorance est un décalage entre la réalité et une perception de cette réalité, décalage qui est la conséquence d'une croyance ou d'un fait avéré de ne pas savoir. C'est une notion importante du bouddhisme et de la culture occidentale.
Dans l'allégorie de la caverne de Platon, la première phrase est : « Représente-toi de la façon que voici l'état de notre nature relativement à l'instruction et à l'ignorance ». L'état d'ignorance dans cette approche héritée de l'école pythagoricienne est associée à deux aspects de la condition de l'homme plongé dans l'obscurité :
l'ignorance invincible, faisant l'objet d'un plaidoyer d'innocence l'obscurantisme
Molière a traité ce sujet dans Les Femmes savantes et Le Bourgeois gentilhomme. Dans la Critique de la raison pure, Kant a crédité « les observations et les calculs des astronomes » de nous avoir « appris bien des choses étonnantes », dont la plus importante est qu'elle nous a « découvert l'abîme de l'ignorance, dont la raison humaine, sans [cette connaissance], n'aurait jamais pu se représenter qu'il était aussi profond ; et la réflexion sur cet abîme, dit-il encore, doit produire un grand changement dans la détermination des fins ultimes à assigner à notre usage de la raison. »1.
Depuis le XXème siècle, ce concept joue un rôle important en économie, en particulier dans le domaine de la veille stratégique et de l'intelligence économique. On distingue :
L'ignorance savante, c'est celle de celui qui « sait qu'il ne sait pas » L'ignorance profonde c'est celle de celui qui « ne sait pas qu'il ne sait pas ».
Dans la langue allemande, on distingue l'gnorance fortuite, « nichtwissen », de l'ignorance volontaire, « totschweigen ».
Des travaux ont contribué à l'élaboration d'une épistémologie de l'ignorance qui montre que ces deux types d'ignorance