Je sais pas
2010-2011
Axe d’étude proposé pour un commentaire composé : montrer comment, au travers d’une parodie d’édit de loi placée dans un cadre oriental, l’auteur se livre en fait à une condamnation de l’obscurantisme et à une définition de l’idéal philosophique des Lumières Autres questions susceptibles d’être posées à l’oral (à joindre à votre fiche de synthèse) : - Étudiez le fonctionnement et les cibles de l’ironie dans ce texte - Quelle est la stratégie argumentative choisie par Voltaire dans ce texte et en quoi est-elle efficace ? - Quelles sont les cibles de l’auteur dans ce texte et comment parvient-il à son but ?
Introduction
En 1757 un édit turc avait été promulgué pour interdire l’imprimerie. Introduite dans l’empire ottoman une trentaine d’années auparavant par Saïd Effendi, alors ambassadeur en France, l’imprimerie était en effet considérée comme une technique impie. « De l’horrible danger de la lecture », pamphlet publié par Voltaire en 1765 dans ses Nouveaux mélanges philosophiques, se présente, à quelques années d’intervalle, comme une parodie de cet édit, dont Voltaire voudrait nous faire croire qu’il aurait aussi interdit la lecture, l’instruction, et même la pensée…Mais le propos est bien entendu ironique, et la forme plaisante adoptée par l’auteur cache en fait une critique féroce. C’est ce que nous pourrons étudier en trois temps, en nous attachant tout d’abord à l’efficacité argumentative de la forme choisie par Voltaire, celle d’un édit de loi parodique placé dans un cadre oriental. Puis nous analyserons plus particulièrement le fonctionnement de l’ironie, afin de mieux dégager au final les véritables intentions de l’auteur, plus subtiles qu’il n’y paraît à la première lecture.
I. Le choix d’une stratégie argumentative indirecte : une parodie d’édit de loi placé dans un cadre oriental Ce texte adopte la forme d’un édit