On ne m’a pas demandé mon avis sur cette guerre. On ne m’a pas donné de raison non plus. On m’a juste dit « Il faut exterminer les boches ».Et comme tous patriotes, j’ai remplis mon devoir. Deux semaines plus tard, j’étais devenu un criminel. « Un tueur de boches n’est pas criminel mais héros » qu’ils me disaient pour me raisonner. Deux mois passé j’avais la responsabilité d’une troupe de soldats niais, étant certain d’accomplir un acte de bravoure en s’engeant dans cette guerre. Chaque jour j’en voyais fuir ce monde et chaque jour des nouveaux puceaux de la guerre venait être dépucelés. Je n’avais rien à dire, j’étais impuissant devant ces horreurs. Mon rôle n’est pas de poser des questions, mon rôle n’est pas de donner mon avis. Mon rôle est d’être un lâche exécutant les ordres de son supérieur. Pour ma part j’étais à la charge du général des Entrayes. Ces messagers, courant dans cette campagne, apportant les ordres par lettres, risqueraient leur vie pour une bonne raison si ces dernières nous annonçaient de rentrer chez nous ; au lieu de ça je me contentais de « Motivez vos troupes colonel, je crois en vous. » signé des Entrayes bien évidemment. Manifestant aucune réaction à l’extérieur, je me contente de déchirer la lettre froidement et de continuer mon sal devoir mais croyez-moi qu’intérieurement la haine est présente. La haine des Boches qui nous tirent dessus, la haine des supérieurs qui ne viennent pas nous sauver, la haine de la guerre, mais dorénavant la haine de la vie car avant de donner mon dernier souffle, la dernière chose que j’entendrais sera surement le bruit de l’explosion des obus sur cette terre qui était en paix