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Introduction : Alors que St Thomas d’Aquin déclare que « l’existence de Dieu peut être démontrée par ses effets connus de nous » au moyen de notre raison naturelle, Freud fait remarquer que « les doctrines religieuses sont soustraites aux exigences de la raison », pour ajouter : « puis-je être contraint de croire à toutes les absurdités ? » Le problème du rapport entre croyance en Dieu et raison se trouve ainsi soulevé.
Plus précisément : est-il, raisonnable de croire en Dieu ?
Mais que veut dire raisonnable ? Au sens strict, le raisonnable est ce qui ne contredit pas les principes et les connaissances assurées de la raison. Il convient de le distinguer de ce qui est expressément démontré, prouvé par des arguments de la raison, et qu’on peut appeler le rationnel. Qu’en est-il alors ? La raison apporte-t-elle des arguments en faveur de la croyance en Dieu, comme l’affirme St Thomas d’Aquin
(auquel cas cette croyance serait non seulement raisonnable, mais aussi rationnelle) ? S’oppose-t-elle au contraire à cette croyance, en montrant son caractère absurde et illusoire, donc déraisonnable, comme le laisse entendre Freud ? Ou bien, enfin, la raison, reconnaissant les limites de son propre pouvoir de connaître ne doit-elle pas au moins admettre la légitimité de cette croyance et donc son caractère raisonnable ?
1. La raison à l’appui de la croyance en Dieu ?
La raison ne nous conduit-elle pas elle-même à croire en un Etre suprême ? La philosophie se ferait alors “servante de la théologie”. Selon St Thomas d’Aquin, la lumière surnaturelle de la Révélation ne contredit pas la lumière naturelle de la raison. Ayant toutes deux leur source dans le Dieu unique, elles sont nécessairement en harmonie. Mais, la seconde (la raison) vient à l’appui de la croyance en Dieu en apportant des preuves de l’existence de celui-ci. De St Augustin (V°s) à Hegel (XIX°s), en passant par
St Anselme, St Thomas d’Aquin, Descartes,