Je vis je meurs
Je vis, je meurs
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise Labé (1524-1566)
Plan:
1. Spécificité du sonnet
a. La construction
b. La versification
2. Situation d’énonciation
a. le registre lyrique
b. Le cadre spatio-temporel
3. Désordres des sentiments amoureux
a. 2 figures de style clé
b. La vision de l’amour
Intro:
Louise Labé : (1524-1566), elle est originaire de Lyon d’un milieu bourgeois (bonne éducation) mais elle est imprégnée de la culture italienne (latine + italienne). C’est une femme atypique (hors norme) : elle est maître d’arme et fréquente les salons. Elle st condamnée par Calvin pour une vie trop libre. A 16 ans, elle tombe amoureuse d’Olivier de Magny (ami de Du Bellay). C’est un amour malheureux qui est à l’origine de beaucoup de poème.
Entre 1545 et 1555 elle publie « Elégies et sonnets », « Débat de Folie et d’Amour ». C’est de la poésie lyrique (joie, amour, corps, cœur) et de la poésie élégiaque (tristesse, mélancolie, nostalgie ; lié au cœur et au passage du temps)
« je vis, je meurs » est le poème le plus célèbre de Louise Labé, c’est le 8èmesonnet de son recueil « Elégies et sonnets ». C’est un sonnet dans la tradition pétrarquiste dont on voit l’influence. Elle y reprend la description de la passion et des sentiments contradictoires. C’est un registre lyrique mais elle adopte un point de vue général.
Développement du plan:
1. Spécificité du