Jean baudrillard, 68 et la fonction utopique jean-louis violeau laboratoire architecture-culture-société umr cnrs 7136 architecture urbanisme société ecole nat. sup. d’architecture paris-malaquais

705 mots 3 pages
Enfants des années 1980 et nostalgiques des années 1960, s’il fallait retenir trois événements qu’aurait permis Mai 68 et qui auraient réciproquement permis Mai 68, alors sans hésiter plus longtemps : la prise de parole, celle que Michel de Certeau a si bien restituée pour tous ceux qui n’auront pas vécu Mai, les rencontres hors des temporalités atomisées de la vie quotidienne, et enfin le retour de l’Utopie. À la fin d’un tout récent ouvrage, l’anthropologue Maurice Godelier délivre ce message : « Les humains, à la différences des autres espèces, ne vivent pas seulement en société, ils produisent de la société pour vivre. C’est cela qui les distingue des deux espèces de primates qui descendent avec l’homme du même ancêtre commun, et avec lesquels les humains partagent 98% de leur patrimoine génétique, les chimpanzés et les bonobos. » . Jamais en effet, ajoute-t-il, ceux-ci ne sont parvenus à modifier leurs façons de vivre en société, à transformer leurs rapports sociaux. Or, c’est précisément ce que les humains ont la capacité de faire : ils produisent, pour un groupe humain, une histoire différente, un avenir différent. Bref, ils font l’histoire. Du possible, sinon j’étouffe ! écrivaient Gilles Deleuze et Félix Guattari en reprenant Kierkegaard. C’était en 1984, au creux des années 80 d’hiver, dans un texte intitulé « Mai 68 n’a pas eu lieu ». Mai 68 comme un « phénomène de voyance », voir autant l’intolérable que la possibilité de son dépassement : « le possible ne préexiste pas, il est créé par l’événement. C’est une question de vie. L’événement crée une nouvelle existence. Il produit une nouvelle subjectivité. »

Ce qui donne à l’Utopie sa force paradoxale, c’est le fait que les hommes s’attachent à leurs rêves et souhaitent en général leur réalisation. En ce sens, l’Utopie est essentiellement politique et le futur demeure traditionnellement l’horizon temporel de la critique. De fait, sans le contrepoint de l’Utopie, au nom de quoi et pour quoi

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