Jean cassou
Dans cette mémoire surgit une vieille chanson qu'il connaît par coeur (dans les deux sens du terme) : "Le Temps des cerises", composée en 1866-1868 par Jean-Baptiste Clément et Antoine Renart qui deviendra le symbole de la Commune de Paris.
La plaie que depuis le temps des cerises est construit en décasyllabes, comme les paroles de la chanson et peut se chanter sur la même musique.
La Commune de Paris fut une réaction à la défaite française durant la guerre franco-prussienne et un refus de la capitulation de Paris. Composée avant la Commune, la chanson d'amour revêtit après la répression une signification politique. Elle prend dans l'esprit du poète, après la défaite française de juin 40, une signification comparable dans le contexte de l'occupation de la France par l'Allemagne nazie.
"La plaie" dont parle Cassou est la douleur provoquée par l'invasion et l'occupation de la France et le sabordage de la République, une majorité de députés, réunis à Bordeaux ayant voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain pour négocier l'armistice.
Cette plaie se ferme dans le sommeil et se rouvre "chaque jour" ; toute la beauté du monde ne peut la guérir ("en vain les lilas, les soleils, les brises/viennent caresser les murs des faubourgs") ; le poète s'adresse à la France meurtrie, "pays des toits bleus qui fait penser aux "ardoises" fines du poème de du Bellay, "Heureux qui comme Ulysse" et des chansons grises/qui saignes sans cesse en robe d'amour" et