Jean cocteau la machine infernale, acte i, depuis «si j’avais un fils (…)» jusqu’à la fin de l’acte i.
La Machine Infernale, Acte I,
Depuis «si j’avais un fils (…)» Jusqu’à la fin de l’acte I.
Le passage à étudier est extrait de la Machine Infernale de Jean Cocteau, dont le héros Œdipe, va connaître une destinée hors du commun. Dans le 1er acte de la pièce, deux soldats montent la garde et discutent entre eux puis avec leur chef, d’un fantôme qui leur est apparu à plusieurs reprises. Il s’agit du fantôme de Laïus, roi de Thèbes, aujourd’hui disparu.. Jocaste, sa veuve vient les rejoindre sur les remparts de Thèbes pour assister à ces apparitions, elle est accompagnée de son oncle, Tirésias, un vieux devin aveugle. Elle ne verra pas le fantôme qui tente pourtant de les prévenir d’un danger imminent. Le passage que nous allons étudier se situe à ce moment de la pièce, où Jocaste déçue de n’avoir pas vu le fantôme de Laïus quitte les remparts, à peine est-elle partie, que le fantôme réapparaît aux soldats.
Le mélange des tonalités de ce passage concourt-il à intensifier le tragique et ainsi rendre visible l’inévitable fatalité du destin ? Dans un premier temps, nous étudierons le personnage de Jocaste, avec tout ce qu’il a de pathétique, de tragique et de désespéré. Dans un second temps, nous nous intéresserons à l’échange entre les soldats, qui, par sa tonalité comique rompt l’atmosphère tragique du moment. Enfin, nous remarquerons que la tonalité fantastique de ce passage apporte une note poétique inquiétante, symbole de la mise en marche de l’infernale machine du destin.
Le personnage de Jocaste dans ce passage est tout entier soumis à la volonté des autres, que ce soit celle de Tirésias ou celle du fantôme de Laïus qui ne lui apparaît pas, Jocaste ne maîtrise pas son destin, elle est pathétique et désespérée. Dès les premières lignes de l’extrait, le lecteur apprend de Jocaste, qu’elle est manipulée par Tirésias, il l’influence pour l’amener à réfléchir comme bon lui semble « ne réveille pas ces tristesses », le terme affectueux qu’il