Jean Cocteau, écrivain français issu d’une famille bourgeoise fortunée de Paris, naît à Maison-Laffite le 5 juillet 1889. Il connaît une petite enfance d’abord heureuse, mais brutalement perturbée par le suicide de son père alors qu’il n’a pas neuf ans. Ce drame va peser sur son adolescence.

Des débuts en poésie jusqu’au dadaïsme

Dès l’âge de quinze ans, Cocteau, élève au lycée Condorcet, manifeste peu d’intérêt pour les études. Il est alors renvoyé en 1904 pour indiscipline, et n’obtient pas son bacalauréat.
Il commence à dessiner à partir de 1906, et compose des poèmes. Deux ans plus tard, le tragédien Edouard de Max, organise au théâtre Femina une matinée poétique avec le premier récital des poésies du jeune Cocteau.
Il publie son premier livre de poèmes La lampe d’Aladin. A 20 ans, il est alors considéré dans les cercles artistiques bohême comme le «prince frivole». Il se passionne aussi pour les ballets russes, collabore avec Serge de Diaghilev. De sa rencontre avec les artistes russes naissent Le Dieu Bleu en 1912, avec des costumes et décors de Léon Baskt et une musique de Reynaldo Hahn, puis Parade cinq ans plus tard, avec cette fois des costumes de Pablo Picasso, et une musique de Erik Satie. Cette œuvre va inspirer à Guillaume Apolinaire le néologisme de surréalisme, repris ensuite notamment par André Breton, Paul Éluard, Louis Aragaon ou Philippe Soupault pour la création du mouvement intellectuel baptisé dadäisme. Cocteau intègre le mouvement appelé aussi «dada», fondé en 1916 par Tristan Tzara et Higo Ball, et qui remet en cause les conventions et les contraintes artistiques politiques et idééologiques. Ayant une grande inffluence sur le travail des autres, il devient le porte-parole des «Six».

Les rencontres et l’opium

Exempté de service militaire, Cocteau décide pourtant de participer à la guerre de 1914 avec un convoi sanitaire civil, et vole avec l’aviateur Roland Garros. Suite à la première guerre mondiale, il va écrire l’un de ses