Jean de LA FONTAINE, Fables, XI, 7, « Le paysan du Danube » (1678)
Introduction
La fable est pour La Fontaine le meilleur moyen de faire passer ses idées et de critiquer la société tout en évitant la censure. La fable Le Paysan du Danube est tirée du livre XI des fables publié en 1679. Pour faire passer son message tout en évitant la censure, La Fontaine place sa critique dans un cadre spatio-temporel différent : l’Antiquité. Cette fable est en apparence une dénonciation de l’empire Romain, mais elle sert en réalité à dénoncer le pouvoir en place au moment où elle est écrite.
Montrer comment ce texte dénonce l’impérialisme
I. La Fable : mise en scène pathétique de la souffrance d’un peuple
1) Un discours vivant
C’est un discours car :
- marques de l’énonciation : le locuteur et son destinataire.
- Temps verbaux : impératif, présent de l’énonciation « je supplie », « on ne veut plus ».
- Types de phrases : (vers 39 à 45) multiplications des interrogatives, phrases exclamatives.
C’est un discours vivant car :
- Champ lexical de la colère : « vengeance, sévère, colère, offensée… ».
- Jeu de contrastes / antithèses : bonheur / malheur.
- Structure du texte : texte qui dans sa forme renvoie à la situation de communication ; respect de la forme du discours du sénat : apostrophe, référence divine, énoncé de la thèse, conclusion très rapide.
Le locuteur est :
- Violent et passionné : par sa révolte face à l’injustice.
- Lucide et presque philosophe : analyse de la puissance politique : « Peut-être à votre place ils auraient la puissance » c’est le pouvoir des romains lié à leur absence de moralité.
- Capable de critiquer Rome : Il critique le fonctionnement de la vie à Rome avec un regard critique et distancé.
- Capable de prendre de la hauteur mais il souffre pour son peuple : (vers 50 & 66)
2) Le registre pathétique
- Souffrance exprimée à travers les champs lexicaux ; inégalité des rapports de force : innocence,