jean jacques rousseau vg
Département de Philosophie
Le problème de la volonté générale chez Rousseau Rousseau : éducation et politique
Colloque international de philosophie organisé par l’association tunisienne de philosophie
Hammamet les 18, 19 et 20 mars 2013
La volonté générale, concept clef de la philosophie politique de Rousseau, qui fait du peuple l’unique dépositaire de l’autorité souveraine et représente la condition sine qua non de la liberté des citoyens, n’est apparue que plus ou moins tardivement dans les écrits doctrinaux du grand penseur genevois. C’est dans l’article « Economie politique » composé à la fin de 1754 et paru dans le tome V de l’Encyclopédie en novembre 1755, que Rousseau se sert pour la première fois de l’expression « volonté générale ». Loin d’être figée, cette notion a subi de remarquables modifications dans les œuvres postérieures : le Manuscrit de
Genève réussit soigneusement à l’épurer de toutes traces diderotiennes qui pourraient altérer sa spécificité et lui fait perdre sa singularité. Cela a permis, par la suite, à la version définitive du Contrat social de la faire réapparaître sous une forme neuve, unique et originale. Du Discours sur l’économie politique au
Contrat social en passant par l’œuvre médiane le Manuscrit de Genève, la volonté générale change de champ d’application : d’une volonté ayant strictement trait au gouvernement et à son administration, elle se transforme en une volonté de la
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octobre 2013
souveraineté populaire qui dirige « les forces de l’Etat selon la fin de son institution » à savoir « le bien commun »1.
Les écrits de Rousseau mentionnés ci-devant laissent aisément déduire que la volonté générale est totalement absente du domaine du droit naturel. Cette absence s’explique d’abord par l’antériorité chronologique du Second Discours par rapport au Discours sur