Jean jouhandeau
Il éprouve très jeune ses premiers émois homosexuels qui sont vécus dans une culpabilité extrême, dans l'outrage de Dieu. Pour autant, ce sentiment de honte ne l'empêche pas de se livrer à de nombreux « passages à l'acte » et toute sa vie oscillera entre la célébration du corps masculin et le vécu mortifère de la sexualité au point qu'en 1914, dans un élan mystique, Marcel Jouhandeau brûle ses manuscrits et tente de se suicider. La crise passée, il se remet progressivement à l'écriture par le truchement de chroniques villageoises qui sont l'occasion de premiers succès.
Durant la Première Guerre mondiale, il est, dans un premier temps, réformé, avant d'être affecté à l'arrière comme secrétaire à Guéret. Il publie en 1924 Les Pincengrain, une chronique à peine déguisée des habitants de Guéret, ce qui a choqué les natifs de la ville. Les voyages sont pour lui l'occasion de se livrer aux amours masculines narrées dans l'Amateur d'imprudences. Il se marie, à quarante ans, en 1929, avec une danseuse, Élisabeth Toulemont, dite Caryathis « Elyse », ex-maîtresse de Charles Dullin et familière de Jean Cocteau et de Max Jacob. Elle espère le débarrasser de ses penchants. Durant cette période, il entame une œuvre de moraliste chrétien (De l'abjection) avant de retomber dans les bras d'hommes – au grand dam de son épouse – épisodes narrés dans Chronique d'une passion et Eloge de la volupté. Ils adoptent néanmoins une jeune fille, Céline, qui