Jean renois
En avril 1915, Renoir a le col du fémur fracturé par une balle, lors d'un combat à Gérardmer dans les Vosges, blessure qui le fera boiter toute sa vie. Il évite de justesse l'amputation grace à la présence fortuite du professeur Laroyenne de Lyon alors infirmier sous les drapeaux, qui s'opposa à une intervention chirurgicale. En juin 1915, hospitalisé à Besançon, il apprend la mort de sa mère à l'hôpital de Nice. Convalescent à Paris, aux côtés de son père, Jean passe sa vie dans les cinémas, voyant jusqu'à vingt-cinq films par semaine, dont Les Mystères de New York et les films de Charlie Chaplin. En 1916, il retourne au front et sert dans l'aviation, où sa mauvaise jambe ne le gêne pas. Il est affecté dans une escadrille de reconnaissance, et y apprend la photographie.[1]
En 1920, il épouse l'un des modèles de son père, Andrée Heuschling, et s'installe comme céramiste. Jean aime sa femme, elle est très belle, « d'une beauté insolite », il veut faire d'elle une vedette de cinéma. Pour elle, il écrit un petit sujet, Catherine, qu'il finance lui-même et fait réaliser par Albert Dieudonné. Andrée Heuschling devient Catherine Hessling. Le film fini est pour Renoir une déception, mais dit-il, « le démon de la mise en scène était en moi ». La découverte, en 1924, du film d'Erich von Stroheim, Folies de femmes (Foolish Wives) l'enthousiasme et le fait décider définitivement de la suite de sa carrière.
Son premier long métrage, La Fille de l'eau (1924), est une fable bucolique à l'esthétique impressionniste, dans lequel jouent sa jeune épouse et son frère aîné, Pierre Renoir. L'accueil mitigé réservé au film ne décourage cependant pas le