Jean rouch
Jean Rouch est un réalisateur français qui en vient au cinéma après ses études d'ingénieur des ponts et chaussées. Il découvre l'Afrique durant une de ses missions et il y retournera entre 1946 et 1951, menant de grandes expéditions dont l'une célèbre, il descend le long du fleuve Niger en pirogue tout en filmant les scènes qui s'offrent à lui. Il en revient avec son premier film Au pays des mages noirs qui signent les premiers balbutiements du cinéma anthropologique. De nombreux travaux vont suivre dont certains très controversés tel que Les maîtres fous qui remet en question le concept d'anthropologie visuelle.
Influencé par les théories de Vertov et de Flaherty, Rouch donne une grande importance à l'idée de cinéma-vérité que l'on pourrait lier au terme de "puissance du faux". Cette conception est assez paradoxale car le réalisateur mêle dans ses créations visuelles une interrogation sur des opposés, le vrai et le faux, le réel et le fictif... Le cinéma se devant de montrer clairement au spectateur ses articulations, son fonctionnement technique mais cela pour mieux révéler la vérité des images.
L'anecdote de Vérité et Mensonge qui ouvre le texte de Jean Rouch donne en quelque sorte le ton du texte, comment le mensonge peut il révéler des évidences et quel réel existe à travers ce mensonge?
Trois grands mouvements découpent le texte et représentent les trois phases de l'expérience cinématographique. Nous étudierons donc dans une première partie la notion de caméra participative. Puis nous nous focaliserons sur la ciné-transe et enfin nous travaillerons sur le thème de l'émotion qui tient une part importante dans les travaux du réalisateur.
"Le cinéma-vérité ce n'est pas la vérité au cinéma, mais la vérité du cinéma, c'est à dire, une fois de plus la vérité du trompe l’œil". Dans un de ces entretiens à la cinémathèque française avec Raymond Depardon, Rouch revient sur ses propos et tente de les illustrer par son film Les maîtres