Jeunes délinquants
Sans attendre, le ministre français de l'éducation, M. Luc Ferry, et celui de l'intérieur, M. Nicolas Sarkozy ont annoncé la création de centres fermés pour les adolescents, comme si l'on pouvait éduquer un délinquant en l'enfermant. Depuis le XIXe siècle, toutes les expériences d'enfermement ont échoué. En fait, les lois ont oscillé entre peine et éducation, suivant le regard porté sur les jeunes, parfois considérés comme des enfants coupables à punir plutôt que comme des enfants victimes à protéger et à insérer
JEUNES DÉLINQUANTS ENTRE ÉDUCATION ET PUNITION
LE FANTÔME DES MAISONS DE REDRESSEMENT
Petit à petit, l'image de l'enfant pauvre et vagabond, de « l'innocent coupable », est remplacée par celle de l'enfant criminel en référence aux nouvelles théories du « criminel-né ». En 1860, l'heure n'est plus aux projets d'éducation, il n'y a plus que le châtiment et l'enfermement dans des colonies pénitentiaires publiques, des prisons qui ne disent pas leur nom. LEtat en multiplie la création, les mineurs y sont placés de très longues années, dans une simple logique d'exclusion et de punition : les dortoirs sont progressivement compartimentés en « cages à poules grillagées ». Le travail n'est plus, comme trente ans auparavant, guidé par un souci d'apprentissage, il est devenu un élément de la peine. « 11 faut soumettre l'enfant », écrit le directeur de l'administration pénitentiaire, en 1890, a s'il continue à fauter, c'est que la discipline n'est pas suffisante ». On renforcera le dressage en intensité et en durée... les bataillons disciplinaires, dans le cadre de l'armée, prendront le relais et poursuivront... l'ceuvre de redressement A la rencontre du XIX` et du XX` siècle, l'importance accordée par la III` République à l'éducation et la protection de l'enfance, les premiers travaux de psychologie sur la jeunesse délinquante, et la constitution dans les tribunaux de comités de défense des enfants feront évoluer la législation, telle la loi de