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Meurtre et infamie dans Les bonnes; Jean Genet
Les bonnes est une pièce de Jean Genet.Elle a été inspirée d'un fait divers qui défraya la chronique en 1933: deux bonnes assassinèrent sauvagement leurs maitresses sans raison apparente.On mettra qu'elles souffraient de problèmes psychologiques que Lacan étudia plus tard. Leur cas est pris en exemple de crime paranoïaque.Mais l'intrigue chez Genet diffère largement, le meurtre de Solange et Claire n'est pas sanglant.Et ce n'est pas Madame qui en sera l'objet.Il y' a chez Genet une sublimation du crime (qui nécessitera de ne pas garder l'aspect sanglant du meurtre des bonnes Papin). "Les deux bonnes deviennent belles au fur et à mesure que s'approche l'heure du meurtre".Par ailleurs, le meurtre est partout présent, il est le fil conducteur des bonnes.Le meurtre est présent dans toute la pièce sous diverses formes; il est joué, évoqué ou réalisé suivant le jeu de mise en abyme quasi- permanent.L'infamie est entendue comme le caractère déshonorant, vil, honteux d'une chose ou d'un acte.
Genet reconnaît au travers de ses personnages que leurs actes sont infamants, en cela il n'est pas subversif: les bonnes ne sont pas des personnages sans moral, elles éprouvent de la honte et se méprisent, elles s'aiment dans le dégout.
Claire-madame répondant à Solange-claire : «Mon infamie? Mon infamie! D’exhumer! Quel mot!». En fait, le mal s'impose comme le seul moyen de les préserver de l'autodestruction et de la destruction. Genet présente l'infamie comme purifiante et le meurtre comme sublimant (les bonnes éprouvent du plaisir à jouer le cérémonial criminel, ce qui les rend belle), freinant une pulsion de mort. Le crime est sublimé et nécessaire, il n'est pas condamné par Genet. Il y'a donc à première vue un paradoxe: l'infamie est présentée comme avilissante et en même temps la sexualité des bonnes et le cérémonial qui contient une triple violence (rapport de domination érotique,