Joseph sheridan le fanu
Devenu avocat en 1839, il ne plaide pas, préférant se consacrer au journalisme. Il achète The Warden, l’Evening Packet et le Dublin Evening Mail pour les fondre en un unique titre, l’Evening Mail. Après la mort de sa femme en 1858, il se retire — on l’appellera désormais le « prince invisible » — et se met à écrire des romans et des nouvelles fantastiques et de suspense intelligemment agencés, dans la tradition du roman gothique, ou roman noir. Sa production compte plusieurs chefs-d’œuvre dont The House by the Churchyard (1863), Carmilla (1871), une histoire de vampire féminin, et le captivant l’Oncle Silas (Uncle Silas, 1864), qui raconte l’histoire d’une jeune fille vivant sous la menace de son sinistre tuteur. En 1872, il publie un volume de cinq nouvelles, In a Glass Darkly. Si, au cours des ans, la renommée de Le Fanu s’est estompée, son œuvre suscite un net regain d’intérêt depuis quelques années, grâce à de nouvelles éditions (titres en français : Schalken le peintre, le Dernier Héritier de Castle Connor, le Baron hanté, etc.) et à l’adaptation de plusieurs de ses récits pour la scène. On reconnaît désormais sa contribution à l’émergence de genres tels que le roman d’épouvante et le thriller psychologique.
Le Fanu a aussi influencé l’œuvre d’un autre maître du fantastique, Bram Stoker, dont le Dracula (1897) s’inspire en partie d’une de ses