JOSEPH STEIB
(1896-1966)

Joseph Steib est un artiste-peintre qui naît à Mulhouse en 1898. À l’âge de vingt-neuf ans, il suit durant deux années consécutives une formation aux arts plastiques à l’école de dessin de Mulhouse. Il se forge, pendant la période de l‘avant guerre, une réputation de peintre miniaturiste de par ses illustrations de légendes alsaciennes ainsi que par plusieurs scènes de genres. Il participe au « Salon des artistes français », qui se déroulent à Paris pendant les années trente.
Il est fonctionnaire, employé municipal au départ aux écritures, puis au service des eaux de la ville de Mulhouse. C’est durant la période de la « drôle de guerre », de 1939 à 1945, qu’il peint ses deux œuvres majeures (« La Dernière Scène », 1943, et « Le Conquérant », 1942). Il peint avec violence et naïveté Hitler (qui devient son sujet de prédilection), l’horreur de la guerre et du régime ainsi que les généraux nazis, à la fois effrayants, grotesques et ridicules, en les tournant en dérision au moyen de caricatures ou d’autres exagérations.
Ses tableaux cachés jusqu’à la libération, pour être ensuite exposés et même publiés dans un catalogue. Joseph Steib à été, bien après, qualifié de héros. Il a commis ces actes au péril de sa vie ainsi que de celle de sa femme. Si ne serait-ce qu’une seule œuvre était découverte par la Gestapo, ils seraient mort brûlés, tout comme leurs toiles. Joseph Steib est qualifié de petit bourgeois clairvoyant (un seul détail : si Hitler avait été reçu aux beaux arts, la face du monde en aurait peut-être changé) et rangé, discret et sans histoire, ou encore de peintre presque amateur. Les ventes de ses tableaux ne lui suffisant guère pour vivre.
C’était un homme simple, quelconque, résistant, qui a su se battre pour se faire entendre par le peuple et tenter de faire respecter ses idées et opinions, en peignant l’histoire de sa région soumise alors à la dictature nazie. Il a dénoncé, à sa manière l’horreur de la guerre