Journal de bord
Ce journal de bord sera pour moi le lieu d'interrogation et d'analyse des pratiques. Conscient que le monde dans lequel nous vivons nous conduit à nous interroger, aujourd'hui plus que jamais, sur les conditions de la réalisation de notre humanité. Je souhaite ainsi mener, dans la durée, un travail approfondi de réflexion critique sur ma pratique.
Une des questions que je me pose souvent est « que faire pour faire le bien? ».
Français d’origine malienne, j’ai grandi dans un milieu assez confortable stable et très religieux. Je sais que cela ne fait pas de moi une personne originale, des millions de personnes sont dans la même situation de pouvoir vivre une double culture. Bien sûr cette dernière a bien des avantages mais il est plus rare que les gens parlent des handicaps que peut procurer cette double culture. Les avantages sont certains : expériences et une approche de certaines choses que personne ne pourra nous enlever. Cependant, il y a des problèmes propres à cette caractéristique : c un peu comme si on était confronté à deux vies qui se contredisent. Jusqu’à mes 12ans, j’ai cru par exemple que tout le monde avait une langue pour la maison (le bambara, dialecte français) et une langue pour l’extérieur (le français), mes parents soucieux que je ne devienne pas mauvais élève du aux confusions de langues que je pouvais faire m’interdisaient presque de parler bambara en dehors de la maison et du milieu familiale. La double culture ne devient pas naturellement quelque chose de merveilleux, de magique et de bénéfique. Parfois, elle ne le devient jamais. Et c’est là que le bât blesse : nombreux sont ceux qui sont convaincus qu’ils sont entièrement les deux cultures à la fois alors que l’on est que la moitié de chaque culture. C’est un peu comme être schizophrène, il faut faire avec. Nos parents gardaient leur mode de vie tout en nous confiant à d’autres qui ne vivaient pas la même. J’ai eu une conversation avec un ami à ce sujet-là. Ce