Journal du net
Une guerre des marques autour des licences
La valse des licences
Les grands noms du luxe, mais également de sport ou de vêtements, concèdent des licences aux fabricants de lunettes qui se chargent de la production des collections et exploitent les marques. Chacun y trouve son compte : un revenu sans risque pour le détenteur de la marque et un potentiel de notoriété rapide pour le producteur.
Etant donné le nombre limité de marques réellement porteuses de valeur, la concurrence est très rude entre les fabricants pour obtenir les noms les plus glorieux. D'autant que les licences ont une durée limitée, généralement entre trois et dix ans. Lorsque les dates d'expiration approchent les transferts occasionnent souvent des surprises. | | Les fabricants se livrent une concurrence sans fin pour obtenir les marques les plus prestigieuses © JDN Management | |
Le duel Luxottica/Safilo a ainsi connu plusieurs retournements : en 2003, c'est Safilo qui récupère les licences Emporio et Giorgio Armani de son rival. Armani représentait alors la plus grosse marque du fabricant, assurant près de 7 % de son chiffre d'affaires. A la clôture de l'exercice suivant, Luxottica perdait 10 % de ses revenus suite à cette défection. Mais le leader n'avait pas dit son dernier mot. Depuis ce revers il a attaqué son challenger sur son terrain, le très haut de gamme, en s'octroyant Versace, Prada, Dolce&Gabbana et Burberry. Et comme il ne fait pas bon chatouiller le susceptible Italien, en 2005 Luxottica rafle Polo Ralph Lauren, marque phare de son concurrent qui perd alors lui aussi 10 % de son chiffre d'affaires. Safilo n'est d'ailleurs pas la seule victime de ses appétits : l'Américain Marchon connaît les mêmes déboires lorsque le groupe s'empare de DKNY et de Donna Karan. Marcolin, de son côté, rebondit, suite au transfert de Dolce&Gabbana, en acquérant de