Cher journal,
Ce qui s’est passé il y a quelques jours fut loin d’être normal et avait tellement affecté mon état d’esprit.
Jours et nuits, sept sur sept et douze sur douze, je rêvais du jour où je quitterai définitivement ce village à la recherche de la gloire et du prestige.
J’admets que j’ai été trop présomptueuse, que je méprisais mon entourage rustique mais ce bourg français a toujours été le seul obstacle qui me retenait de réaliser mes vœux.
Je menais une vie monotone, je confectionnais les chapeaux pour les femmes des notables. Les journées que je passais entre les rubans et les pailles fines se ressemblaient.
Ma seule échappatoire était dans les magazines de mode. Ces petites heures que je passais à feuilleter les pages et à admirer les photos de stars rendaient ma vie supportable. Je me sentais transmise vers un autre univers, dans lequel j’étais une reine de beauté que tout le monde connaissait. J’ai été ambitieuse, prétentieuse. Depuis mon plus jeune âge, je désirais de goûter à la célébrité, de me sentir aimée et jalousée. Et quand j’ai lu l’annonce de l’ouverture du concours de beauté, j’ai cru que c’est la fin de Mimi la modiste, qu’il était temps de faire de mes aspirations une réalité. Malheureusement, j’ai oublié qu’aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire.
Que ça peut être désagréable d'avoir une seule chance, de regretter une décision.
Depuis mon échec au concours de beauté, je lamentais le destin qui fit des devoirs difficiles, pénibles à résoudre. Depuis mon humiliation par les membres du jury, je vivais une période de déception, une période où rien ne va comme on veut, où tout marche tellement mal qu’on ne veut plus rien. J’ai déjà commis plusieurs erreurs que j’ai payées cher. Mais, la vie, ça ne se construit pas autour des joies, il faut connaitre ses malheurs pour apprécier ses bonheurs, et par ces erreurs on