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Il faut assigner une profondeur à chaque objet, chaque élément de chaque personnage dans chaque plan, chaque cheveu de la tête, et de façon arbitraire ; on connecte les points pour créer un filet (mesh), ensuite je travaille image par image pour obtenir la profondeur adéquate. Puis il faut faire des corrections numériques, parce qu'en ajoutant de la profondeur on perd certains détails. Et nous avons aussi refait un master numérique très haute définition du film, qui donne une image particulièrement nette. C'est la seule manière, sans compromis, d'envisager la conversion, pour obtenir le même résultat que si on avait tourné en 3D.
Faites-vous évoluer la technologie de la conversion en postproduction ?
Nous avons demandé des tests à sept sociétés spécialisées dans la conversion, et aucun n'était vraiment bon, mais deux ou trois étaient acceptables, et nous avons choisi Stereo3D pour la qualité de l'échange créatif que nous avons avec eux. Nous faisons avancer la méthodologie de la conversion, nous leur apprenons le processus créatif d'évaluation d'un espace en trois dimensions, et les résultats sont meilleurs qu'au début.
Les erreurs à éviter ?
La première erreur a été de convertir tous les plans en 3D. Ainsi pour voir le bateau en entier d'un bout à l'autre, il faut être à environ 300 mètres et, à cette distance, vous ne voyez pas l'angle de parallaxe, donc cette image-là ne doit pas être en trois dimensions. Dans un plan panoramique, je leur demande de convertir seulement le premier plan en 3D... mais on les a embauchés pour convertir et donc ils mettent de la 3D partout