Journalisme et romance
À partir de 1852, de nouveaux écrivains émergent, issus du journalisme : Barbey d'Aurevilly, Daudet, Gautier, Maupassant, Sand, Vallès et Zola. Cette époque voit la naissance et l’établissement du réalisme duquel Daudet est ici le représentant, suivi du naturalisme dont Zola est reconnu par les critiques comme le chef de file de l'école de Médan, nous l'avons choisi de préférence à Guy de Maupassant, car selon Delaisement, il est très difficile de tracer les éléments journalistiques du romancé chez lui. Entre ces deux écoles se trouve Vallès qui n'appartient à aucune. La critique considère la carrière journalistique de ces auteurs comme une phase de formation, avant de devenir des écrivains reconnus, selon Mitterand : “ l’écrivain a appris son métier ‘sur le marbre’ ”. De nombreuses études ont été faites sur les écrivains appartenant au réalisme et au naturalisme, mais l’importance du journalisme n’a jamais encore été mise en évidence comme force continue et majeure dans le développement de leur romancé.
Les écrits journalistiques de Daudet, Vallès et Zola sont basés sur le quotidien de la réalité. Cette rencontre journalière leur apporta la célébrité : Vallès dont Le Cri du Peuple fut le journal le plus vendu durant la Commune; Zola connut la notoriété avec Mon Salon, articles parus dans L’Événement, défendant la peinture impressionniste. Malgré leur célébrité journalistique, ils choisirent d'écrire des romans. Ils s’engagèrent non seulement à prendre des risques financiers, mais aussi à mettre en jeu leur réputation. Néanmoins, une fois la réussite littéraire atteinte, ils continuèrent à écrire dans les journaux. Comme il s’agit d’écrivains qui ont développé un type d’écriture personnelle basée sur le journalisme, il est important d'analyser ce style et d'en identifier les éléments, afin de discerner dans leur romancé des éléments journalistiques. Retrouve-t-on le journalisme en tant que choix de carrière ? Est-il possible de