Journalisme jean lacouture
Un journaliste ne peut pas tout voir de ses propres yeux. C'est pourquoi il ne doit pas publier tels quels les témoignages recueillis mais les comparer auparavant à des études provenant d'autres sources et qui pourraient les contredire. On aurait ainsi pu éviter de colporter, en 1991, que les couveuses du Koweït avaient été débranchées. Ne possédant pas les mêmes pouvoirs que la police, le journaliste se croit souvent obligé, pour parvenir à l'information, de s'introduire frauduleusement chez des particuliers, de les questionner sous une autre identité ou de les mitrailler de son appareil photographique, ce qui lui vaut d'être condamné par l'opinion publique au nom de la bienséance, de la morale et de la dignité humaine. L'accident survenu à la princesse de Galles, poursuivie par les photographes, montre les abus de la presse à scandale. Enfin, au moment de la restitution des informations, il est normal que le journaliste puisse faire un choix et éliminer celles qui ne comportent pas d'intérêt pour le public ou seraient susceptibles de le bouleverser outre mesure et même de semer la panique. Ainsi, le frôlement de la Terre par un météorite a récemment été tu. Il est donc évident que le journaliste doit s'imposer des limites, mais celles-ci ne risquent-elles pas de dénaturer sa vocation unique qui est l'information ?
Trop de contraintes peuvent en effet entraver sa mission. S'il doit prendre la précaution et le temps de vérifier et de contre-vérifier la véracité de