Juges constitutionnels et etat de droit
En affirmant la nécessité de contrôler la constitutionnalité des lois en France, Debré donne toute son ampleur à l’Etat de droit français. L’Etat de droit est une notion qui a été développée par la doctrine allemande (Rechtstaat) à la fin du 19e siècle. Pour certains c’était dans le but de limiter les pouvoirs étatiques et de garantir les libertés individuelles mais pour d’autres ce fût dans le but d’organiser et fixer les rapports entre administration et administrés. En France, Carré de Malberg introduit cette notion vers 1920 et dénonce la confiscation du pouvoir par le parlement. Il invoque la nécessité d’un contrôle de constitutionnalité des lois de nature législative par les juges. Il existe deux conceptions de l’Etat de droit. Tout d’abord, l’état de droit formel caractérisé par une structuration juridique de l’Etat par des règles de droit (sans regards sur le contenu de ces règles). Et ensuite, l’état de droit matériel, il s’agit d’un Etat formel mais les règles de droit instituées sont soumises à des règles supérieures qui limitent le pouvoir et garantissent le respect des libertés individuelles et fondamentales.
Le principe posé par l’Etat de droit est le respect de la hiérarchie des normes, l’égalité des sujets de droit, l’indépendance de la justice et l’existence d’un contrôle de constitutionnalité. Cela reste un principe théorique mais il est appliqué comme une caractéristique de la démocratie.
Le contrôle de constitutionnalité d’abord apparu aux Etats-Unis en 1803 dans l’affaire Madison contre Marbury, dans laquelle le juge Marshall avait écarté volontairement une loi du fait de son inconstitutionnalité. Après ça, ce contrôle se