Amorce] Dans la vie courante, l’expression « C’est du roman ! » signifie « Cela n’a rien de réel, c’est de la fantaisie ! ». Mais, dans la préface de son roman Pierre et Jean, Maupassant distingue plusieurs types de romanciers et, corollairement, de personnages : certains « transforme[nt] la vérité […] pour en tirer une aventure exceptionnelle » et mettent en scène des héros extraordinaires, d’autres font de leurs créations des êtres du quotidien et évitent « tout enchaînement d’événements qui paraîtrait exceptionnel ». [Problématique] Existe-t-il un modèle type de personnage romanesque ? [Annonce du plan] Certes, le héros – au sens premier du terme : « surhomme » – peut fasciner le lecteur [I]. Cependant, pour un romancier, peindre des personnages ordinaires présente aussi un intérêt [II]. Au total, faut-il nécessairement choisir entre ces deux extrêmes ? La tâche artistique du romancier n’est-elle pas de transformer le quotidien en singularité ? Même lorsqu’il peint la banalité, son écriture lui permet de la transfigurer en une « destinée singulière », selon les mots du marquis de Sade [III].
I. Intérêts du héros de roman au destin extraordinaire
1. Par son origine l’univers romanesque est souvent « fabuleux »
Le roman est héritier de l’épopée, aux héros exceptionnels (Odyssée, Iliade ; romans de chevalerie). Les origines du roman expliquent qu’il présente des univers différents du nôtre. [Exemples] Rabelais, Gargantua (univers de géants) ; Verne : Voyage au centre de la terre (découverte d’un monde inconnu) ; Tolkien, Le Seigneur des anneaux (anneau qui rend invisible).De même, il propose des péripéties extraordinaires. [Exemples] Dumas, Le Comte de Monte-Cristo (évasion du château d’If). Harry Potter à l’école des sorciers (scènes fantastiques).
2. Dans ce contexte, certains personnages sortent de l’ordinaire
Notez bien
Lorsque vous donnez l’exemple d’une œuvre, la référence doit être précise (titre de l’œuvre souligné, nom de l’auteur,