Juste pour écrire.
Je marchais dans la rue. Une belle rue de jour, une rue frissonnante de nuit. Vous devinez, j’y marchais de nuit. Un trottoir humide, des gouttières humides, des dessous de fenêtre noirs, vous devinez : j’y marchais un jour de pluie. Ce jour la je portais une robe colorée, fleurie, ainsi que des chaussures ouvertes à talons, marrons. Décalée me direz vous, originale je vous répondrez. Il n’y avait aucun bruit mise à part les gouttelettes qui s’écrasaient au sol. Dans cette atmosphère rabougrie, seule une idée me guidée. J’étais en manque, un manque énorme. Je fumais ma cigarette ça suffisait pas, je fumais mon joint ça suffisait toujours pas. Je devais partir plus loin, encore plus loin. Pour oublier cette pluie monstrueuse, cette robe trop rouge et ce trottoir trop noir.
Manu étais déjà la. Il m’a envoyé que, soit disant, je serais en retard. Il était marseillais, je n’avais qu’une minute de retard. Il m’offre mon sachet, je lui jette son billet. Et je repars dans cette rue tortueuse. J’avais si mal aux pieds. Mon ventre souffrait, mon visage blanchissait, mes lèvres tremblaient : un gros manque.
Je me suis assise sur mon canapé mou, j’ai ouvert mon paquet, il était 19h.
Quand je me suis réveillée, Rob’ se tenait debout devant moi, debout en face de ce canapé beaucoup trop mou sur lequel j’avais passé la nuit. Il était 7h du matin et je devais aller bosser. Bosser ... quelle idée. Mon père me payait tout ce don j’avais besoin : scoot, essence, appart’, bouffe, nouveau scoot … Mais il insistait sur ce job. Il disait que cela me mènerait au même niveau que lui. Jamais. Jamais au même niveau que lui. En tout, il a due passait 1semaine par mois avec moi au temps de mon enfance. Aujourd’hui j’ai 15ans, il parait que je le suis encore, enfant, mais j’y crois pas. Je suis grande, plus grande que ce que les gens pensent. Enfin bon, le lycée ne me mènera nulle part. Je le sais, c’est comme ça, il n’y a que deux personnes sur trois qui réussissent. Depuis un