Juste la fin du monde, beckett, commentaire
Catherine tente d’expliquer son attitude en évoquant son métier « construit des outils » alors que Louis exerce une profession intellectuelle. « Les personnages parlent pour ne rien dire » affirme le critique mais elle nous permet de comprendre l’incompréhension présente dans la famille et surtout la réconciliation impossible dans le futur. Louis confirme qu’il ne reviendra pas mettant un terme à cette hypothèse. La parole trahit l’échec de Louis car il lui a été impossible de dire sa mort comme le souligne la métaphore dans l’épilogue « je devrais pousser un grand et beau cri ». Elle met en évidence l’impossible communication entre les membres de la famille. « Rien jamais ici ne se dit facilement » affirme Antoine à la scène 3 de la …afficher plus de contenu…
Par son lyrisme et sa poésie, le langage devient universel et touche chacun d’entre nous. Le silence lui-même devient un révélateur de la crise personnelle que traverse chaque personnage livré à leurs drames intimes. Suzanne qui parle trop est pourtant impressionnée par toute personne qui « énonce bien » comme elle l’affirme dans la première partie de la scène 7. Antoine passe son temps à se justifier comme le souligne la répétition de « je voulais seulement dire » dans la scène 2 de la deuxième partie. D’abord révélateur des crises individuelles, le langage a permis de mettre en exergue la crise familiale que le retour de Louis a réveillée. Les personnages ne se parlent pas certes, ils se livrent chacun à de longs soliloques mais ils expriment leur mal être et leurs