Justice et guerre
Il est un élément commun à chacune des époques de l’histoire et à l’ensemble des sociétés humaines connues jusqu’à aujourd’hui : la guerre. Selon Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, l’homme est habité par deux «pulsions», soit la «pulsion de vie» et la «pulsion de mort». Celles-ci seraient indissociables, nécessaires à l’homme et feraient en sorte que la guerre « semble […] conforme à la nature, biologiquement très fondée, et, pratiquement, presque inévitable. »1. En effet, en 5500 ans d’existence, l’humanité a connu près de 14 513 conflits armés répertoriés. Nombre d’entre eux, tels que la Guerre de 100 ans, la Première et la Seconde Guerres mondiale et les Guerres de la Révolution française et des empires sont connus de la majorité, mais bien d’autres sont tombées dans l’oubli. De plus, à travers toutes ces années, l’homme ne serait arrivé à connaître que 292 ans de véritable paix2.
Depuis des millénaires, donc, il nous est possible de constater que les guerres ont toujours fait partie de l’histoire de l’homme et que leur présence, autant actuellement que dans notre avenir, est inéluctable. Face à ces différents faits, il est légitime de se demander si tous ces conflits ou quelques-uns d’entre eux étaient justes et justifiés et s’il est toujours possible de connaître des guerres morales. Mais comment peut-on évaluer la justesse d’une guerre ? Qu’est-ce qu’une guerre juste ? Peut-on parler de guerre juste ou n’est-ce qu’un idéal ? Nombre de théoriciens se sont penchés sur le sujet, mais la grande quantité de variables et leurs différentes voies de pensée font qu’ils ont des opinions très variées sur le sujet de la guerre juste. Certains d’entre eux croient que celle-ci n’est tout simplement pas possible alors que d’autres assurent qu’elle peut exister. Leurs arguments sont nombreux et nous en traiterons certains dans les deux premières parties du présent texte pour finalement tenter une approche personnelle du